mercredi 3 octobre 2012

Poppy Z. Brite


Les personnages de Poppy sont toujours des jeunes hommes.
Des jeunes hommes un peu largués, un peu tapés, un peu drogués mais surtout tous gays.

Âmes perdues

Soit son premier roman et ses histoires de vampires. 


Dans l'univers noir et chaud de La Nouvelle Orléans, Nothing part en quête d'identité, sa route croise celle des Lost Souls, musiciens mais surtout vampires.

Ce n'est pas celui que j'ai préférée mais l'histoire de Nothing et son mal être ont eu raison de moi.

Extrait 

« Il inséra la cassette dans le lecteur. La voix du chanteur tissait une trame avec les accords du guitariste, tantôt se perdant dans la musique, tantôt résonnant avec autant de clarté que le murmure d'un ruisseau des Appalaches.

Ta route est peut-être sans but,
Peut-être que tu n'en vois pas la fin,
Mais suis-la quand même,
Car elle te conduira sans doute jusqu'à moi...

Nothing s'assit au bord de son matelas et fredonna les paroles à mi-voix, la tête rejetée en arrière, les yeux en quête des étoiles et des planètes de son plafond. Il revit Julie sortant la cassette de son sac et la lui tendant ; il revit Laine en train de le sucer avec une passion innocente. »


Sang d'encre


Soit son deuxième roman, rien à voir avec le premier si ce n'est la référence à Missing Miles que l'on retrouve dans plusieurs de ses romans. Grosse référence à Stephen King et à sa chambre 1408.


La maison de l'auteur de bd Bobby McGee a longtemps été laissé à l'abandon. L'auteur y a en effet assassiné sa femme et son dernier fils avant de suicider, laissant l’aîné en vie. Sans le dire à son petit ami Zach, Trevor McGee l’emmène vivre dans la maison.

Extrait 

« Trevor éclata de rire. Il n'arrivait pas à croire à ce qui lui arrivait. Quand il se réveillerait, ce serait pour s'apercevoir qu'il avait dormi sur la table à dessin, qu'il avait inventé ce garçon et cette impossible situation. Il n'était pas censé éprouver de tels sentiments. Il n'en avait jamais éprouvé de semblables. Il était venu ici afin de découvrir pourquoi son père l'avait épargné.
Mais il avait une conscience aiguë de la peau de Zach contre la sienne, aussi douce qu'il l'avait imaginé, et il ne voulait pas s'en éloigner. En fait, il aurait voulu pouvoir s'en rapprocher davantage.
Il se demanda si cela avait un rapport avec le fait qu'il ait été épargné.
Trevor pressa son visage contre la nuque duveteuse de Zach. « Est ce que tu étais destiné à venir ici ? Demanda-t-il à voix basse, espérant que Zach ne l'entendrait pas. Est-ce que ça fait partie de l'histoire ?
-Au diable le destin, dit Zach. Chacun de nous fait sa vie comme elle vient. »

Le corps exquis

Soit du gay et du vraiment moins gai. 



Pendant que le nécropédocannibalophile Andrew Compton s'échappe de prison en direction de La Nouvelle Orléans, le sérial killer de la région Jay passe le temps à sa façon. Les deux vont finir par se rencontrer et former le couple le plus sanglant de l'histoire de ma littérature.

« -Mais pourquoi manges-tu leur chair?avait demandé Andrew. Qu'est ce que tu en retires ?
-Tu n'as jamais essayé ?
-Je n'ai gouté que le sang. Et l'aspect me plait d'avantage que le goût.
-Le sang... »Haussement d'épaules de Jay. «  Le sang ce n'est que du carburant. Ce n'est pas mal, mais ce n'est pas de ça qu'ils sont faits.
-Tu veux qu'ils fassent partie de toi ? C'est ça ?
-Entre autres, admit Jay. Il m'a fallu longtemps pour avoir la sensantion de leur présence. Je mangeais leur viande, cette viande devenait la mienne, et puis je me retrouvais seul. Mais, au bout d'un temps, je commençais à les sentir en moi. »
Andrew hocha la tête. Ses yeux noirs restaient pensifs mais il semblait avoir compris. Finalement, il dit : « il y a une autre raison ?
-Oui : c'est succulent » lui répondit Jay. »



Trois romans qui ne suffisent cependant pas à montrer l'ensemble de la production de Poppy. Il y a un tas de nouvelles, de recueils et d'autres romans complètement allumés (Et si les Beatles avaient été gays ?). Poppy, avec le temps, c'est calmée un peu. Fini les scènes gores et paroles crues pour les cuisines d'Alcool.

Lire du Poppy, c'est entrer dans un univers dont on ne sortira pas indemne. On souffre pour ses personnages qu'elle malmène et torture. L'abus de sexe, de drogue et d'alcool semblent parfaitement normal dans leur construction et ne nous dérange pas. Non, ce qui marque c'est l’extrême beauté de la violence, son écriture est capable de nous faire admirer un cadavre violé. J'exagère peut-être mais les vrais auteurs sont pour moi capable de transformer la boue en or. Ici, on gratte ses plaies pour mieux les soigner. 

Si tu veux rigoler un peu, il y a l'article de wikipédia qui prend Poppy pour un homme. Non, Poppy est une femme et pas n'importe laquelle c'est la maîtresse de la littérature underground !
(Qui imaginerait que dans cette tête un type viole un enfant qu'il vient de tuer ?)



Si toi aussi tu aimes les livres violents, tu peux essayer :

-American Psycho, Breat Easton Ellis
-Les Murakami Ryu, surtout la trilogie Extasy





lundi 13 février 2012

Ce que donne une cigarette fumée par la fenêtre.


L'exercice 10 est d'écrire une nouvelle en se prenant pour un objet.

Anthony m'a fait beaucoup rire avec le sien.

"Bonjour, un paquet de Marlboro light s'il vous plaît."

Je ne pouvais pas avoir plus belle vie, le soleil californien tapait à longueur de journée sur moi et la brise du vent venait se glisser et me rafraîchir. Parfois le ciel que je regardais sans cesse, l'esprit rêveur, s'assombrissait de gros nuages et je buvais l'eau qui en tombait avec délectation.
Et puis l'homme se ramena et détruisit ce que le temps avait fait de moi, mettant fin à la vie de rêve que je menais depuis que ma graine s'était déposée sur le sol et n'avait plus bougée.

Les plantes, siècle après siècle murmuraient encore le nom de Christophe Colomb comme celui qui avait mit fin à notre tranquillité. Mais nous savions qu'un autre que lui aurait fait la même chose. Nos propriétés étaient trop bien connues. On était déjà accros à nous avant qu'il ne débarque.

J'avais encore des frissons quand je pensais à ce qu'ils m'avaient fait. Les transformations qu'ils avaient opérées sur ma forme, jusqu'à détruire même mon identité. Féminin ou masculin, peu importait tant que je convenais. De ma nature libre, je me retrouvais dans un tube, dont le bout de son tunnel était sans issue et l'autre me conduisait assurément à une fin dramatique.

La société m'avait fait accepter ma condition, parce qu'elle m'avait tellement transformée, faisant ainsi ce qu'elle même était déjà : Mauvaise.
Mon goût avait changé, j'avais du apprendre à cohabiter avec des produits plus toxiques que je ne l'étais déjà et dont les noms imprononçables en faisaient frémir plus d'un.

Quitter l'Amérique pour un autre sol ne me faisait plus peur. Ma nouvelle forme m'avait donné d'autres amis, d'autres préoccupations et un futur des plus incertains.

Mon paquet fut acheté dans un petit tabac crasseux tenu par des personnes ne parlant même pas la langue de mon pays d'accueil. Ma consommatrice dû s'y prendre plusieurs fois pour que je lui appartienne. Elle me promena dans la capitale, je ne pouvais rien voir du fond de son sac mais les odeurs ne pouvaient me tromper. Les secousses dont j'étais la victime depuis si longtemps ne me dérangeait plus mais ce fut quand même une libération quand elle déballa le paquet et m'offrit la lumière de son pays.
Elle aurait pu en choisir une autre pour commencer car nous étions toutes semblable à ses yeux mais c'était moi et pas une autre. Ses doigts attrapèrent ma peau fragile en premier. Elle joua avec moi un peu de temps, me regarda avec envie et là, mes nouvelles aspirations prirent tout leur sens.
Je ne voulais que me poser sur ses lèvres, voir le goût qu'elles avaient et distiller en elle le mien. Elle avait besoin de moi, de mon essence sauvage et de ce qu'elle pouvait lui procurer.
J'étais prêt à tout pour qu'elle passe un bon moment, qu'on me brûle ou qu'on m’écartèle pour me mélanger avec ces autres plantes. Je lui ferais tourner la tête comme elle le désirerait tant qu'elle voudrait de moi.

Dans ses doigts fins naquit la certitude que ma fin viendrait dans peu temps. J'aurais du me sentir comme une condamnée à mort et certes je l'étais mais j'allais vivre mon apogée et je devais m'y donner corps et âme pour elle.

Elle me glissa entre ses lèvres et déjà je commençais à me sentir bien plus vivant que jamais. Je pus apprécier ce moment un peu plus longtemps que d'autres de mes semblables car elle chercha son briquet quelques minutes. Je roulais entre ses lèvres douces qu'elle resserrait autour de mon tube quand elle sentait que j'allais tomber. C'était tellement divin que je me retrouvais vite humide. Puis mon autre bout s'embrassa dans le crépitement de la flamme de son petit briquet jetable.
Commença alors ma vraie mission. Elle inhala la première bouffée comme un nourrisson découvre l'air libre. Puissante et profonde, elle me retira de sa bouche pour en apprécier toute la saveur. J'étais séparé, une part de moi s'inscrivait en elle et y resterait jusqu'à la fin. L'autre, la moins bonne s'échappa ses lèvres quand elle relâcha la fumée toxique.
Je la regardais, exalté par ce que je lui faisais, elle secouait parfois la tête et ses cheveux bruns voltigeaient insouciants autour d'elle. L'esprit bien loin, elle semblait pleinement plongé plus loin que la réalité. 
Plusieurs fois, elle prit tout ce que je pouvais lui offrir. Tandis que la vie me quittait petit à petit, j'étais heureux. Tellement que j'en oubliais la brûlure qui me consumait et mes cendres s'en allant au vent.

Ma fin se comptait maintenant en seconde, ce tête à tête allait se terminer par ma disparition. Je n'étais pas triste, je ne pouvais l'être. Je le voyais bien à la façon dont parfois ses yeux se plantaient sur moi et semblaient dire « Tu es à cet instant la raison pour laquelle je suis assise ici, seule et vulnérable je dépends entièrement de toi et de ce que tu me procures. » Elle n'attendait rien d'autre de moi. Elle savait qu'une fois ma mission terminée, je ne serais pas même un souvenir. Je laissais en elle un goût acre, un léger tournis mais j'avais prit un peu de sa vie. Des minutes de l'instant présent et d'autres dans le futur assurément. Cependant, ce moment que nous venions de vivre était unique. Elle le revivrait avec d'autres, de différentes manières et à d'autres endroits. Mais parmi la multitude de ma condition, j'étais également unique. Nocive et si bonne à la fois, je m'envolais derechef libre.


Je finis sur ma citation préférée : 

"It's like a cigarette in the mouth
Or a handshake in the doorway
I look at you and smile because I'm fine."
On top. The Killers.


lundi 6 février 2012

Yaoi : oh oui ! oh oui !

Je me suis demandé plusieurs fois si cet article était une bonne idée, pour la mauvaise raison que le manga yaoi est une lecture dont on se cache.
Personnellement pas parce qu'il s'agit de relations homosexuelles (ouais en 2012, en France, on est capable de comprendre que l'amour n'a pas de sexe) mais parce qu'il faut bien avouer qu'il s'agit d'une lecture très cochonne. 
La plupart des mangas yaoi sont interdit aux moins de 16 ans en raison de scènes hautement explicites. 

Mais franchement, c'est tellement bon que ça serait dommage de ne pas faire connaître, sachant que le yaoi a vraiment décollé l'année dernière. Les licences se multiplient (à outrance et parfois on se demande même pourquoi...) chez un tas d'éditeurs (il arrive même que les traductions soient plus mauvaises que celles faites par les fansub dans un soucis de faire trop et trop vite). 

Petites précisions sur le yaoi pour ceux qui n'ont pas tout comprit :

-Le yaoi est fait par des femmes pour des femmes : rien à voir avec un vrai récit homosexuelle ( vous ne voyez pas la différence vu qu'il y a toujours deux hommes qui...s'aime ? On va dire que c'est une question de pilosité )
-Ce n'est pas du hentai !
-Les histoires sont trop kawaiiii (même lorsqu'une pellicule photo devient un sex toy).
-Les personnages sont tous des beaux gosses, donc sérieusement que demander de plus que des tas de muscles en train de...de...se susurrer des mots d'amours ?

Exemples de dialogues qui me rendent complètement niaise (alors que Roméo & Juliette peuvent aller brûler en Enfers).

Celui-ci est tiré de Totally Captivated, manhwa ( la version coréenne du manga ), édité chez feu Samji.
Le jeune Ewon, très mignon mais un peu con, travaille pour la pègre local par manque de bol. Son chef, Mookyul, un sex symbol au caractère difficile, va vite s'apercevoir du potentiel de son jeune employé. Les deux vont se tourner autour pendant 6 tomes.

Après une suite de quiproquo/aventures/sexe passionné, les protagonistes sont enfin réunis :
Mookyul (oui je sais c'est imprononçable) :
- Alors comme ça, tu te sens à la fois heureux et angoissé quand tu es avec moi ? Tu as dit que tu crèverais si je disparaissais ? Sache que c'est réciproque. Quoi de plus normal ? Je suis fou de toi. Car je t'aime...de tout mon coeur. Ne me quittes pas... j'ai besoin de toi pour respirer.

Junjo Romantica : meilleure vente dans le yaoi, très longue série encore en cours au Japon. On y suit trois histoires différentes. Chez Asuka.

  1. Misaki, étudiant, loge chez le très célèbre écrivain Akihito Usami. Le jeune va devoir vivre avec les lubies & pulsions de ce dernier.
  2. Nowaki rencontre Hiroki dans un parc, le coup de foudre est immédiat mais pas vraiment réciproque.
  3.  Miyagi est prof de lettres à la fac et vit tranquillement jusqu'au jour où le jeune Shinobu vient lui déclarer son amour.  
Extrait :

Usami : Ma dose de toi...
Misaki :Arrêtes !
Usami : Je me suis retenu jusqu'à ce que je finisses le boulot, j'ai besoin de me recharger...
Misaki : Tu n'as pas le droit de jouer avec le corps des gens.
Usami : Pourtant tu réagis plutôt bien, non ?

La suite n'est pas vraiment transmissible...huhu

Le jeu du chats et de la souris, en deux tomes (offert par les coupines <3) chez Asuka.

Kyoichi, volage par manque de caractère, est retrouvé par Imagasé. Ce dernier lui propose un odieux (oh ouais) chantage : s'il le laisse faire ce qu'il veut avec son corps, il ne dira rien sur ce qu'il sait des aventures de Kyoîchi.

Imagasé : Je t'aime à en mourir, tu vas m'aimer en retour ? Tu n'aimes jamais personne de toi-même...mais tu veux être aimé de tous et tu feins de te laisser faire. Tu te poses en victime et tu continues à attendre "quelqu'un qui t'aimera encore plus". Tu veux continuer à chercher éternellement la personne qui t'aimera le plus au monde ? Dans ce cas senpai, je suis le seul qui te reste. Une personne qui t'aimera plus que moi...ne peux exister.

Et le meilleur pour la fin :

ViewFinder : Pour l'instant 6 tomes sont parus en France, chez Asuka.

Comment décrire cet extraordinaire manga sans que je parle que d'Asami ? Dur dur...

Le jeune photographe  Takaba Akihito croise la route du plus dangereux des mafieux Asami ! Malheureusement pour lui, Asami a le coup de foudre et décide de ne plus le laisser respirer.
Mon résumé est très succinct, mais à l'instar des autres mangas l'histoire d'amour est très implicite. Ici pas de déclaration enflammée d'amour éternel, pas de regard mielleux et de petit coeur. Non, le fantasmagorique Asami n'a pas besoin de ça pour se faire comprendre et c'est ce qui rend, à mes yeux, l'histoire si différente des autres.

Takaba, dans les vapes et dans sa tête : " Je suis vraiment foutu, si ça continue...c'est douloureux pourtant...je n'aurais jamais pensé que ça serait...ce que je désirais. Qu'est ce que tu m'as fait ?"

Hein qu'il est beau...

mardi 24 janvier 2012

Neil Gaiman & ses mondes.


Petite, je dévorais les livres fantastiques. La prolifération de mauvais auteurs m'avait fait arrêter. Et on m'a fait connaître Neil Gaiman. Lors d'un stage Au Diable Vauvert durant le salon du livre jeunesse de Montreuil mes yeux ne quittaient pas Americain Gods avec une seule question en tête : Que referme ce livre de 692 pages ? 
Je voyais les visiteurs, les connaisseurs du genre me parler de Gaiman comme un maître, un homme à l'humour décapant, au verbe violent et à l'imagination débordante. 
Je peux maintenant dire qu'ils avaient tous raison.

Si on doit retenir deux trois trucs sur Gaiman ce serait :

-Ses univers incroyables.
-Son humour : des situations et des jeux de mots particulièrement.
-Son écriture qui ne nous lâche pas bien que l'histoire soit longue à démarrer.

Americain Gods 

Où l'histoire d'un homme que les Dieux embarquent dans une histoire de dingue.

"Anubis déposa une balance dorée devant lui.
-Alors, c'est ça qui nous dira ce que l'avenir me réserve ? chuchota Ombre à Bastet, L'Enfer ? Le Paradis ? Le Purgatoire ?[...]
-Maintenant je veux me reposer. Voilà ce que je veux. Rien du tout. Ni le ciel, ni l'enfer, ni quoi que ce soit d'autre. Juste que ça s'arrête.
-Tu en es bien sûr ? demanda Thot.
-Certain.
M. Chaquel ouvrit la dernière porte, et derrière cette porte, il n'y avait rien. Pas les ténèbres. Pas même le néant. Juste rien. 
Ombre l'accepta sans réserve. 
Ce fut avec une étrange joie farouche qu'il franchit le seuil de rien."

"Je le sais bien que c'est truqué mais c'est le seul tripot de la ville." Canada Bill Jones.

Neverwhere

Où Londres comme on ne l'aurait jamais imaginé, peuplé par des personnages plus intéressant les uns que les autres.

"-Pourriez vous me passer la police, s'il vous plaît ? Un homme vient de me menacer de mort et je crois qu'il était sérieux.
Un silence.[...]
-Urgences, Allo ? Il y a quelqu'un ? Allo ?
Alors Richard raccrocha le Batphone, se rendit dans sa chambre et s'habilla, parce qu'il avait froid, qu'il était nu, qu'il avait peur et qu'il n'avait pas grand-chose d'autre à faire."

"Richard tenait son journal dans sa tête.
Cher journal, commença-t-il. Vendredi, j'avais un emploi, une fiancée, un domicile et une existence sensée (enfin dans la mesure où une existence peut être sensée.) Et puis j'ai rencontré une jeune fille blessée qui se vidait de son sang sur le trottoir et j'ai joué au bon Samaritain. Désormais, je n'ai plus de fiancée, plus de domicile, plus d'emploi, et je me promène à quelques dizaines de mètres sous les rues de Londres avec une espérance de vie comparable à celle d'un éphémère animé de pulsions suicidaires.
-Par ici, dit le marquis.
-Est-ce que tous ces tunnels ne se ressemblent pas ? demanda Richard en remisant temporairement son journal. Comment faites-vous pour les distinguer ?
-Je ne les distingue pas, répondit tristement le marquis. Nous sommes irrémédiablement perdus. Nul ne nous reverra jamais. D'ici deux ou trois jours, nous commencerons à nous entre-tuer pour nous nourrir.
-C'est vrai ? "

Miroirs et fumée

Recueil de nouvelles. J'ai eu beaucoup de mal à le lire, je trouve que Neil Gaiman prend trop de temps pour commencer ses histoires, les nouvelles ne sont pas tellement une forme qui lui va. J'en retiens cependant une, l'exercice était d'écrire une nouvelle en 100 mots.

"Nicholas était..."

"Plus vieux que le péché, sa barbe n'aurait pu etre plus blanche. Il voulait mourir.
Les habitants nains des cavernes arctiques ne parlaient pas sa langue, conversaient en pépiant dans la leur et célébraient des rituels incompréhensibles, quand ils ne travaillaient pas dans leurs usines.
Une fois l'an, ils le poussaient, malgré sanglots et protestations, dans la Nuit Eternelle. Au long de son périple, il visitait chaque enfant du monde, laissait à son chevet un invisible présent des nains. Les enfants dormaient, figés dans le temps.
Il enviait Prométhée, Loki, Sisyphe et Judas. Sa punition était pire.
Ho.
Ho.
Ho. "

dimanche 4 décembre 2011

"Rien n'est jamais perdu."

Ne pensez à rien
Ou à tout.
Imaginez Rien du tout.

Il se tient devant vous, sans tabou. Sans vraiment de chance, il avance. Se lance du bout de ses sens, tâte et carapate. N'oubliez pas que ce petit rien s'épate. Il se tourne dans tout les sens, oubliant toute sa vigilance, mais c'est encore de l'enfance. Il confond méfiance et défiance. En un rien de temps, il en a vu d'autres, seulement pas les mêmes que les vôtres.

C'est un petit rien du tout, aux idées assez floues. Il entend un peu tout, essaye le plus fou. Au gré de ses envies, rien ne lui suffit. Et comme si de rien n'était, aucun regret. Pourtant, rien ne l'empêche de rêver aux mots doux et croit devenir fou car il n'y a rien du tout.

L'an passe comme un grand pas en avant et le dépasse, rien ne va plus. Même l'idée qu'un rien peut faire la différence ne lui fait plus croire que rien n'a vraiment d'importance. Il apprend à calmer sa patience, oubliant trop souvent qu'il devient sans défense.

Rien ne se perd, tout se transforme. Ça prend même plusieurs tomes. Depuis rien vit avant qu'il ne s'endorme. Rien qu'il n'envie, plus rien qui ne soit de l’idolâtrie. Rien n'est jamais perdu. Quand il voit ce qu'il a vécu, il sait qu'il n'a pas encore tout vu. Rien et tout à la fois, rien de plus, rien de moins.
C'est ici que fini cette story , en espérant qu' elle soit dans votre esprit pour ne pas oublier que la vie vous sourit.

Un rien vous remercie. Moi aussi.
Non, de rien, de rien du tout.

lundi 12 septembre 2011

Débutons la lecture...

Une semaine de lecture sporadique (je le connais, je l'utilise :p). Deux livres en une journée puis un début à tout hasard. Rien jusqu'à dimanche et voilà.


Daniel Keyes, Des fleurs pour Algernon
Science-fiction
Pour tous ceux qui aiment réfléchir.

"3 mai. L'une des choses qui m'embrouillent, c'est de ne jamais savoir, quand une réminiscence émerge de mon passé, si cela est vraiment arrivé de cette manière ou si c'est la manière dont cela m'est apparu à l'époque, ou si je l'invente. Je suis comme un homme qui a été à demi endormi toute sa vie et qui essaie de découvrir comment il était, avant de se réveiller.[...]" 

Joanne Harris, Chocolat
Roman
Ceux qui aiment les belles histoires et
celles qui veulent savoir si elles peuvent résister au Chocolat :D

" "-Faites ça ! Cette histoire de Pâques. Ce serait tellement cool...avec les cloches et le pape et tout et tout...et vous pourriez organiser une fête du chocolat...une semaine entière...et nous pourrions fabriquer des nids...et préparer des chasses aux oeufs de Pâques...et..." Il s'interrompt, tout agité, tirant impérieusement sur ma manche."Madame Rocher, s'il vous plaît."" 

Katarina Mazetti, Les larmes de Tarzan
Roman
Pour les mamans en galère qui pensent encore au Prince Charmant (ou qui ont une dent contre).

" -Je le dis encore une fois ? : qu'est ce que tu fous avec moi ? Il ne peut s'agir uniquement de sexe, je ne suis pas idiote à ce point-là. Avec une voiture comme la tienne, tu pourrais tirer des lots autrement plus intérssants qu'une femme plus toute jeune avec des enfants en bas â...

Je me suis redressé d'un coup.

-Tu l'as dit, bouffi : ai-je dit, fou furieux. Ma voiture, je l'avais totalement oubliée ! ça fait des semaines que je la néglige ! Tu as bien fait de m'y faire penser, je m'en vais de ce pas faire un tour en ville draguer des meufs !"

Jane Austen, Lady Susan
Roman épistolaire 
Pour ceux qui aiment se dire que les nanas sont toutes les mêmes. 

"Il sera donc assurément judicieux de différer notre union, de la remettre à un temps où les apparences seront plus prometteuses, où nos affaires auront un tour plus favorables. Afin de nous aider à nous en tenir à pareille résolution, il me semble que l'absence est nécessaire. Nous ne devons pas nous voir. La sentence pourra vous paraître cruelle..."

mercredi 7 septembre 2011

Argenteuil, la ville où t'en croit pas tes noeils.


Il existe une banlieue.
Où comme partout parfois il pleut, 
Seulement le ciel gris là-bas
Ne vient jamais à bout de nos pas.
Béton, arbre, racailles et vieux tas de ferrailles
L'impensable devient possible le long des rails
Du Val à Argenteuil, bienvenue dans la ville 
Où l'on rêve tous d'en être à dix mille...ban...lieues.

Big up :D